DOMMAGE

Après de nombreux reports, un énième projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration » est soumis au Parlement français fin 2023. Au début, équilibré entre fermeture et intégration, notamment la régularisation des sans-papiers employés dans des métiers en tension, le projet initial s’est durci au fil des surenchères de la droite et de l’extrême droite. La guerre au Proche-Orient et l’attentat terroriste d’Arras n’ont pas arrangé les choses avec un amalgame de plus en plus fréquent entre immigration et insécurité.

Il est dommage qu’une fois de plus, dans le volet intégration, il n’est aucunement question de droits politiques accordés aux migrants qu’on souhaite régulariser. Pourtant, comment peut-on être intégré si on ne peut participer à la vie de la cité où l’on réside, choisir les projets collectifs pour son avenir et les élus chargés de les mettre en œuvre.

Le droit de vote n’est ni un luxe ni un gadget mais le signe d’une reconnaissance de l’appartenance à une même communauté de destin, au fameux « vivre-ensemble » qui ne doit pas être un slogan mais une réalité, la volonté de considérer les migrants comme des citoyens à part entière. Ce n’est malheureusement jusqu’à présent pas le cas en France. Si les sondages montrent que les Français sont favorables à cette évolution, il faut continuer à convaincre les responsables des partis politiques et les élus pour que la France rejoigne les nombreuses démocraties qui ont déjà accordé à toutes et tous le droit de vote aux élections locales, une citoyenneté de résidence.

Bernard Delemotte et Christian Fabry

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